“J’en ai assez d’être sous pression, surmené, la tête prête à éclater…”
Comment parer en urgence à cette sensation de débordement ?
Cette sensation désagréable de ‘’péter un câble’’ est une alerte du système nerveux qui est à bout de souffle et crie : STOP !
Les ressentis corporels sont alors pratiquement inexistants car tout se passe dans la tête, le mental. Dans ces moments-là, on fait la sourde oreille et le corps somatisera ultérieurement. D’où l’importance de s’écouter et de s’offrir des ‘’sas de décompression’’ régulièrement.
M. B… chef d’entreprise de son état, hyper actif, bien entendu ‘’indispensable’’, se sent constamment énervé, soucieux, prêt à exploser et de surcroît d’un sommeil superficiel perturbé par la danse rock de ses pensées agitatrices de neurones.
Je lui parle donc des ‘’sas de décompression’’, et il me dit :
– Mais je n’ai pas le temps, je bosse moi … ! Comment voulez-vous que je trouve du temps pour ça ? Je n’ai pas de temps à moi…
A cette réponse péremptoire et légèrement agressive, je réponds :
– Vous n’allez jamais aux toilettes ?
– … ! ? ! euh, pardon ?
– Vous n’allez jamais aux toilettes ?
– Si bien sûr comme tout le monde !
– Est-ce un endroit où l’on vient vous déranger ?
– Non pourquoi ?
– Parce que cet endroit M. B peut vous servir de lieu pour votre ‘’sas de décompression’’ (d’où l’importance d’avoir des toilettes propres et agréables)
– Mais je ne peux pas y rester des plombes moi dans les toilettes !
– Qui vous parle d’y rester des heures ? une minute, deux tout au plus, durant lesquelles vous ferez l’exercice que je vous propose !
Le sas de décompression
Cet exercice consiste à trouver un petit lieu tranquille où vous ne serez pas dérangé (téléphone en silencieux). Assis ou debout, les yeux fermés ou ouverts, prenez conscience de la posture, prenez une grande inspiration (sans monter les épaules), gardez les poumons pleins le temps de crisper les orteils, serrer les fessiers, serrer les poings, monter les épaules, serrer les mâchoires, crisper les sourcils, grimacer très fort le visage.
Puis relâcher l’ensemble du corps en soufflant très fort. Faites cela 2 ou 3 fois, cela prend 2 mn.
Le plus important est de pratiquer cet exercice en conscience, c’est-à-dire être vraiment présent à tout ce qui se passe dans le corps au moment où vous le faites.
Le ‘’sas de décompression’’ est donc terminé, M. B… ouvre les yeux et pousse un grand soupir de soulagement en me disant :
– Waouh ! ça décoiffe !
Pour la petite anecdote, M. B… présente une calvitie bien avancée.
– Comment vous sentez vous M. B… ?
– Je me sens différent, étrangement différent, j’ai l’impression d’avoir le corps plus présent.
Je lui explique donc que le fait de ramener les sensations au niveau du corps permet au mental de lâcher prise et ainsi de se reposer efficacement.
– Et je me rends compte, ajoute-t-il, qu’effectivement je pourrai faire cet exercice aux toilettes afin de ne pas être dérangé pendant 2 ou 3 mn en me servant du couvercle (des toilettes) comme assise. C’est une bonne idée ! Je vous remercie. Excusez-moi, j’ai dû vous paraître un peu brutal, mais vous savez dans mon métier c’est pas simple.
Dans ma petite tête de Sophrologue je pensais, mais si M.B… cela peut être plus simple qu’on ne le pense quand on veut vraiment allez mieux on essaie de faire ce qu’il faut et surtout de le faire en conscience.
Article rédigé par Catherine Neveu, sophrologue et praticienne EFT.